Comment Hyundai perturbe les constructeurs européens
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Comment Hyundai perturbe les constructeurs européens

Hyundai Introduces Special Edition Santa Fe 'Trail'L’ensemble des constructeurs européens regardent le marché premium avec envie et ambition afin de faire évoluer leur modèle économique. Les constructeurs asiatiques restent ancrés dans un modèle de large diffusion qui semble fonctionner à merveille. Honda, Toyota et Nissan sont les preuves de cette politique. Mais le plus troublant pour les constructeurs européens reste le groupe Hyundai/Kia. Une énigme même.

La croissance du groupe automobile coréen est spectaculaire, passant de 1 million de voitures il y a 15 ans à 7,12 millions aujourd’hui. Augmentant même de 1,5 million sa production depuis 2010. Un résultat économique de 7,8 milliards d’euros et une marge par voiture de 10 % ! Hyundai est l’opposé de Volkswagen sur le marché. Autant le groupe allemand fait sien du premium « populaire », autant les Coréens sont le prolongement de la politique des constructeurs japonais depuis 20 ans. Un généraliste couvrant l’ensemble des gammes. Et cela fonctionne. En Europe, la marque écoule 450.000 voitures et vise 700.000 ventes d’ici 2015. Au départ, les généralistes européens ont moqué les perspectives coréennes sur le marché européen et mondial, avant de rapidement réviser leur jugement. Volkswagen en a fait son principal concurrent pour la prochaine décennie.

Les clés du succès résident autour de trois points : Renouvellement, Mondialisation et Protection du marché interne.

Le groupe coréen est celui qui renouvelle le plus rapidement sa gamme, au point de perturber même le groupe Volkswagen qui étudie les méthodes et vise à calquer sa stratégie à terme sur celle de Hyundai. De plus, à chaque renouvellement de gamme les prix augmentent légèrement, au point d’être au niveau des constructeurs européens désormais, l’écart est de 5 % et devrait le rester encore longtemps. Le second point est la mondialisation. Le groupe est 4ème en Chine (1,2 million de voitures par an), il vend plus de 500.000 voitures aux USA/Canada et reste un leader en Inde. L’Amérique du Sud reste encore une partie du monde ou l’ambition coréenne n’a pas été envahie. Un plan pour plus tard. Cette mondialisation heureuse du groupe Hyundai tient aussi à la stratégie marketing axée sur le design des voitures. À l’image des Japonais il y a 30 ans, les Coréens pensent désormais à séduire les clients en fonction de leur goût. Ainsi, les voitures sont conçues en Europe, États-Unis et prochainement en Chine.

L’autre volet de son succès reste le marché coréen ultra protégé. Les constructeurs étrangers ne représentent que 1 % des ventes. Les accords de libre-échange avec l’Union européenne sont critiqués par FIAT et Volkswagen pour son caractère à sens unique. En effet, la part de marché de Hyundai au pays du Matin Calme est supérieure à 50 %. Une bonne base pour une croissance.

Une croissance qui tiendra désormais en deux nouveaux volets. Après avoir abandonné son projet de marque premium (copie de Toyota avec Lexus et de Nissan avec Infiniti), Hyundai va lancer un label sportif, basé sur le même principe que Nismo de Nissan ou d’AMG avec Mercedes. Les premiers modèles vont arriver en 2015/2016. L’autre volet sera les véhicules verts. Le constructeur va être le premier à produire en masse une pile à hydrogène dès la fin de cette année 2013. Ces nouveautés sont essentiellement marketing pour le moment.

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