Tesla abandonne (déjà) le bitcoin
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Tesla abandonne (déjà) le bitcoin

Un petit tour et volte-face. Hier, mercredi 12 mai, le PDG de Tesla, Elon Musk, a annoncé que Tesla arrêtait de donner la possibilité d’acheter ses voitures avec du bitcoin. Raison invoquée ? L’environnement !

Les paroles d’Elon Musk sont, un peu comme l’étaient celles de Steve Jobs, ou d’autre « gourous » de la hi-tech, souvent paroles d’évangile. Tesla avait déjà détonné en acceptant que l’on paie ses voitures en bitcoin et investi dans la monnaie controversée. Le constructeur plante un peu tout le monde qui le suit aveuglément en annonçant la fin de cette possibilité.

Résultat (ou coïncidence) ? Le cours du bitcoin a chuté de 12%, perdant plus de 7 000 dollars américains. « Nous sommes préoccupés par l’utilisation croissante de combustibles fossiles pour le minage et les transactions de bitcoins, en particulier le charbon » déclare Musk sur Twitter, l’un de ses moyens de communication préféré.

Voilà l’explication officielle. La création (ou minage) du bitcoin demande, en effet, énormément de ressources informatiques. On considère que la création de bitcoin actuelle demande l’équivalent en énergie d’un pays comme la Suède. De plus, une grosse partie est minée en Chine, où l’électricité est fortement carbonée, et issue du charbon (d’où la remarque de Musk).

Quelle plus-value pour l’investissement de Tesla en Bitcoin ?

Cependant, ne faut-il pas voir plus loin que la simple étiquette verte que cherche à se coller Musk avec cet abandon du bitcoin ? Dans un rapport remis à la SEC (Securities and Exchange Commission), l’organisme fédéral chargé de la règlementation et du contrôle des marchés financiers aux USA, Tesla indiquait avoir acheté pour 1,5 milliards de dollars de bitcoin. Le cours était alors grosso-modo entre 25 et 30 000 dollars (selon la date de l’achat). Si Tesla a revendu ses bitcoins avant l’annonce de Musk, c’est potentiellement 100% de plus-value qui a été fait !

En gros, Tesla pourrait donc avoir engrangé des centaines de millions de dollars, et en même temps pourrait récupérer un peu d’aura « écolo » en fustigeant le côté mauvais pour l’environnement du bitcoin. Et certains d’accuser, à mots couverts, le patron de Tesla de faire des aller-retours sur la cryptomonnaie en lui faisant faire le yoyo par ses déclarations à l’emporte-pièce.

Depuis l’annonce de la possibilité de payer en bitcoin les voitures Tesla, certains investisseurs du constructeur s’étaient tout de même montrés très critiques sur cette possibilité, montrant du doigt l’énergie colossale qu’il faut déployer pour « miner » cette monnaie. D’autre crypto-monnaies ont vu leur cours baisser après l’annonce de Musk. Mais, il ne faut pas se leurrer, le bitcoin étant un moyen d’échanger discrètement et facilement de l’argent, son cours ne devrait pas s’effondrer comme cela, sauf si plus aucune banque n’accepte de l’échanger contre des dollars (ou autre monnaie « papier »).

Tesla & Bitcoin pic.twitter.com/YSswJmVZhP

— Elon Musk (@elonmusk) May 12, 2021

A la recherche d’autres cryptomonnaie à promouvoir

Tesla indique que les cryptomonnaies ont un avenir, si elles ne sont pas nocives à l’environnement. Et d’annoncer chercher une monnaie cryptographique qui émettrait moins de 1% de l’énergie du bitcoin. Histoire d’investir dedans avant de faire monter le cours par un tweet ? On pourrait donc avoir prochainement une annonce de Tesla qui accepterait telle ou telle monnaie cryptée pour se payer une Model 3 bien concrète.

Le bitcoin est la plus connue des cryptomonnaies. Elle est sécurisée par ce que l’on appelle la blockchain. Il n’y a pas d’organisme central régulateur car tout est décentralisé. Elle ne peut être utilisée que par la personne qui possède le code secret du paquet de bitcoins. Sans ce code, impossible de décrypter les informations et donc d’utiliser la monnaie. Après dix tentatives infructueuses, l’argent est bloqué rendant toute tentative d’attaque « brut force » (on tente des millions de mots de passe) inutile.

Elle peut être stockée sur une simple clé USB, une carte SD ou tout autre support facilement transportable. En tout cas bien plus que des barres de 20 kg d’or.

Pour créer du bitcoin, il faut le « miner ». On utilise des ordinateurs pour faire des calculs compliqués qui demandent beaucoup d’énergie. Et c’est là que le bât blesse puisqu’on estime que de nombreux ordinateurs ou serveurs en Asie (Chine) mais aussi en Europe de l’Est ou en Russie servent uniquement à miner du bitcoin, faisant de cette monnaie cryptographique une monnaie « sale » écologiquement parlant.

De nombreux serveurs dans le monde sont aussi régulièrement attaqués et craqués pour servir de base de minage sans que les propriétaires ne soient au courant. Le bitcoin est aussi plutôt volatil comme le montre sa chute suite à l’annonce de Tesla et est aussi très utilisé par les mafias et autres organisations criminelles pour blanchir de l’argent facilement.



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