Essais

Volkswagen Passat CC : le Coup de Coeur ?

Si l’on ne remarque pas l’emblème Volkswagen, plusieurs se demanderont de quel constructeur est issue cette splendide berline aux lignes profilées. On pourrait alors croire qu’elle ressemble à cette marque ayant un genre d’étoile sur le capot, mais en beaucoup plus accessible, il va sans dire.

Présentation

Vous aurez beau chercher, cette Passat n’est pas un coupé-cabriolet. Et pour cause, les deux lettres « CC » signifient ici « Coupé Confort » ! Une appellation de prime abord déroutante, mais qui colle finalement parfaitement à la philosophie de cette nouvelle auto. Le style et le dynamisme sont, en effet, bien ceux d’un coupé, tandis que le confort et l’habitabilité, comme nous le verrons plus tard, se rapprochent de ceux d’une familiale. Plus longue de 3 cm (4,80 m), plus large de 3,5 cm (1,85 m) mais surtout plus basse de 5 cm (1,42 m) que la berline dont elle est issue, la Passat CC a fière allure. Une réussite qui, malgré les apparences, ne s’est pas faite au détriment du coffre. Bien qu’ayant un accès un peu limité, ce dernier peut effectivement contenir 535 litres, soit à peine 30 litres de moins que sa petite sœur !

Esthétiquement réussie

[singlepic id=180 w=320 h=240 float=left]Pour bien différentier la Passat CC de la Passat traditionnelle et justifier l’écart de prix, Volkswagen se devait d’effectuer une montée en gamme. C’est chose faite avec une voiture plus large (3,5 cm), plus longue (+ 3 cm avec 4,80 m) et nettement moins haute ( – 5 cm avec seulement 1,42 m). Le résultat est probant puisque la distinction entre les deux versions de Passat est aisée.

Esthétiquement, la Passat CC se caractérise par une nouvelle face avant avec une calandre nettement plus massive, des optiques de forme inédite et un bouclier redessiné qui lui confère une image beaucoup plus dynamique. Des canons stylistiques que l’on devrait retrouver sur les futurs modèles de la marque. Toutefois, c’est bien la partie arrière qui concentre le plus de nouveautés avec un design propre à un coupé. On remarque donc des 4 portes sans encadrement et une chute de toit qui se termine en douceur au niveau du coffre, celui-ci étant agrémenté d’un aileron ; le tout monté sur des roues de 17 pouces. L’ensemble est plutôt bien né selon nous et apporte indéniablement une touche de sportivité bienvenue à la Passat. L’introduction de cette 3e version (après la berline et le break) de Passat qui est une première dans l’histoire de la marque est donc une belle réussite.
Si extérieurement, la Passat CC joue la carte de la sportivité, il en est de même de l’habitacle qui reçoit de multiples modifications. La planche de bord reste quasi similaire à celle de la Passat (on aurait pu espérer mieux). Heureusement, cela est compensé par les panneaux de portes repensés, la forme du volant, l’instrumentation et les commandes de climatisation qui font leur première apparition.

Intérieur

[singlepic id=181 w=320 h=240 float=left]La Passat CC se veut plus haut de gamme que la berline. C’est en tout cas le souhait de Volkswagen qui entend faire de son nouveau modèle un véritable véhicule Premium. L’habitacle hérite ainsi d’un traitement particulier, à la fois plus cossu et plus sportif. Parmi les nouveautés, on retiendra le volant multifonction à 12 boutons, les commandes de climatisation ou encore l’instrumentation plus lisible (blanc sur fond noir). Dommage que la marque ait choisi de conserver le revêtement peu flatteur de la planche de bord (le même plastique moussé que la berline). Ceci étant, le constructeur allemand nous a promis l’arrivée de matériaux plus nobles, dans un futur proche… Mais le plus marquant est évidemment la présence de 4 sièges individuels, comme dans un coupé, au lieu des 5 places habituellement vantées par les constructeurs. Séparés par un espace de rangement, les passagers arrière sont confortablement installés… à condition de ne pas mesurer plus de 1,90 m, en raison de la garde au toit limitée due au dessin du pavillon. L’espace aux jambes est en revanche remarquable ! Côté équipement, la Passat CC propose, notamment, de série des sièges sport, une climatisation automatique bi-zone, un volant multifonction, une radio CD 8HP MP3/WMA, l’allumage automatique des phares, un régulateur de vitesse ou encore des pneus anti-crevaison. Particulièrement élaborés, ces derniers ont la particularité de pouvoir colmater d’eux-mêmes des trous allant jusqu’à 5 mm de diamètre. Une nouveauté qui permettrait, selon Volkswagen, d’éviter près de 85% des avaries de pneu habituelles ! Richement doté, notre modèle d’essai, en finition Carat Edition, y ajoute par exemple un très pratique système de radionavigation à écran tactile et disque dur 30 Go, une sellerie cuir « Nappa », un lecteur de carte SD, des projecteurs bi-xénon et un frein anti-recul. Enfin, parmi les options, nous ne saurions que trop vous conseiller d’éviter le toit panoramique (1 200 euros), à l’entrebâillement limité à 40 mm, au profit de la très utile caméra de recul (400 euros).
Venant s’inscrire entre la Passat et la Phaeton, la Passat CC se devait de proposer un équipement plus riche aux vues de la différence de 2250 € entre les deux modèles. Heureusement c’est le cas.
Parmi les choses qui ont retenu notre attention, il faut saluer les très beaux sièges sport qui offrent un excellent maintien. Bel apport de luminosité avec le toit panoramique. On regrettera simplement qu’il ne puisse que s’entrebâiller de 4 cm et non pas s’ouvrir entièrement sachant qu’il est facturé 1200 €.
La Passat CC est équipée d’un haut niveau de sécurité passive avec de multiples aides électroniques donc notamment les projecteurs xénon et le régulateur de vitesse adaptatifs, un châssis sport de série, le Dynamic Chassis Control sur toutes les motorisations dépassant les 170 ch. Il s’agit d’une suspension pneumatique qui se compose de 3 modes (Confort, normal et Sport) gère à la fois l’amortissement mais également la dureté de la direction. Un système globalement convaincant. Il n’en est pas de même de l’autre grande innovation de la Passat à savoir le Lane Assist. Ce dispositif de contrôle de la trajectoire perçoit grâce à une caméra la signalisation routière. Il en déduit une trajectoire idéale et lorsque le véhicule en sort, ce système apporte une correction par l’intermédiaire de la direction. Ainsi, si on lâche le volant quelques secondes, on a l’impression que la voiture conduit toute seule mais un signal vous prévient très rapidement que vous devez remettre les mains sur le volant. Si le principe de vouloir éviter la somnolence au volant est salutaire, nous avons trouvé ce procédé trop intrusif, notamment en conduite rapide où il est obligatoire de le désenclencher. Son efficacité ne nous a pas impressionné car il est également très perfectible : une signalisation vieillissante, un sur-ensoleillement ou de la pluie peuvent ainsi le perturber.

Moteur

Si 90% des ventes devraient concerner les moteurs diesel (nouveaux 2.0 TDI 140 et 170 Common Rail), le 1.8 TSI 160 que nous avons essayé pourrait, lui, redonner l’envie aux acheteurs de rouler à l’essence. Avec son injection directe et son turbo, ce 4 cylindres est, il est vrai, dès plus agréables. Grâce à ses 160 ch et son couple de 250 Nm, il offre de bonnes accélérations et permet de relancer relativement bas dans les tours (à partir de 2 000 tr/mn).
Pour preuve, les virages serrés de notre périple en Toscane (Italie), négociés le plus souvent sur le 3ème rapport, là où nombre de moteurs auraient eu tendance à s’essouffler. Bien que légèrement accrocheuse, la boîte manuelle à 6 vitesses s’est montrée plutôt conciliante. Il nous tarde, cependant, d’essayer la toute nouvelle transmission DSG à 7 rapports (disponible en option), prévue d’ici la fin de l’année. Enfin, malgré le profil montagneux du parcours, notre consommation est restée plutôt modérée, avec une moyenne de 8l/100 km.
Sous le capot, 5 motorisations : 3 essence (1.8 FSI 160 ch, 2.0 TFSI 200 ch et 3.6 V6 300 ch (disponible uniquement en 4Motion avec boîte DSG) et 2 diesel (2.0 TDI 140 et 170 ch).
Pour cet essai, nous avons eu entre les mains les deux moteurs les moins puissants qui arrivent parfaitement à mouvoir les presque 1500 kg de cette Passat CC. Effectivement, le 1.8 FSI est un peu creux sous les 2000 tr/min mais il se rattrape dans les hauts régimes dans lesquels il n’hésite pas à monter très facilement. Les 250 Nm de couple se font surtout sentir à partir de 3000 tr/min et jusqu’à 5000 tr/min. Résultat, des chronos corrects avec un 0 à 100 km/h abattu en 8,6 secondes et une vitesse maximale de 222 km/h. Question consommation, nous avons enregistré une moyenne de 8,7 l/100 km pouvant même dépasser les 9 litres en conduite rapide. A noter que ce moteur est le seul à pouvoir être accouplé avec la toute dernière boîte DSG à 7 rapports car cette transmission ne supporte pas un couple supérieur à 250 Nm. Les autres blocs seront pour leur part disponible avec la DSG à 6 rapports.
En diesel, nous avons retrouvé un moteur bien connu à savoir le 2.0 TDI 140 ch qui est désormais pourvu de rampe commune et non plus d’injecteurs pompes. Une bonne nouvelle puisque la sonorité est nettement moins présente qu’auparavant. Toutefois, il demeure plus bruyant que certains concurrents des autres marques. Le recours à cette technologie n’a pour le reste rien modifié son tempérament toujours aussi rageur et prompt à grimper rapidement dans les tours. Il gratifie ainsi la Passat CC de bonnes accélérations et de reprises intéressantes grâce à ses 320 Nm de couple. Les performances sont donc la moyenne de la catégorie avec une Vmax de 213 km/h et un 0 à 100 km/h de 9,8s. Le tout pour une consommation moyenne légèrement supérieure à 6 litres.

Sur la route

[singlepic id=175 w=320 h=240 float=left]Comme il fallait s’y attendre, la Passat CC hérite du châssis et des trains roulants de la berline. Une base relativement saine à laquelle s’ajoute néanmoins un inédit système d’amortissement piloté (1 020 euros en option). Et c’est là toute la différence ! Paramétré selon 3 modes, Normal, Confort ou Sport, il adapte en permanence les suspensions de l’auto ainsi que le niveau d’assistance de la direction. Un vrai plus qui, combiné à l’élargissement des voies et au centre de gravité abaissé, permet à l’allemande d’être à la fois dynamique et confortable. A peine pourrait-on se plaindre d’une légère lourdeur du train avant dans les enchaînements serrés, ou bien d’un freinage manquant d’agressivité. Pour le reste, la Passat CC fait preuve d’une excellente insonorisation et propose nombre d’équipements de sécurité. Parmi eux, un régulateur de vitesse adaptatif capable de conserver les distances de sécurité voire même de stopper totalement le véhicule, et ce que Volkswagen nomme le Lane Assist. Un système qui, une fois mis en route (manuellement et à partir de 65 km/h), se sert des images fournies par une caméra située au niveau du détecteur de pluie, pour éviter au conducteur de sortir accidentellement de sa voie de circulation. Utilisée pour la 1ère fois sur un modèle de la marque, cette technologie agit directement sur le volant et peut prendre, si besoin, la main pendant 8 secondes, tout en émettant un signal sonore censé alerter le conducteur sur son absence de réaction. Plutôt étonnant à l’usage, le Lane Assist trouve néanmoins ses limites assez rapidement, notamment en cas de pluie, de contre-jour ou de faible marquage au sol.

Le bilan

Points Forts
– Design réussi
– Habitabilité conservée
– Amortissement piloté
– Moteur dynamique

Points Faibles
– Garde au toit aux places arrière
– Visibilité arrière
– Planche de bord de la berline

Avec cette Passat CC, Volkswagen semble avoir trouvé un bon compromis entre élégance et habitabilité. Difficile néanmoins de savoir si de tels arguments suffiront à attirer de nouveaux clients, en provenance des marques Premium que sont BMW, Mercedes et Audi. Il paraît en revanche plus probable de voir des amateurs de Passat séduits par l’idée de prendre le volant d’une auto plus valorisante, pour « seulement » 2 250 euros de plus que la berline. Cette version coupé 4 portes est ainsi vendue 28 950 euros en entrée de gamme. Le  modèle 3.6 V6 300 ch Carat Edition quant à lui vaut près de 48 000 euros.
Un vrai Coup de Coeur en ce qui nous concerne… De 3/4 arrière, elle est encore plus belle et la « filiation »  (non assumée) avec la mercedes CLS est flagrante.

Les photos de la Volkswagen passat CC :

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Cette voiture est forcément appréciée des préparateurs. Voici 2 préparations intéressantes :

VW Passat CC Adam’s Rotors :

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VW Passat CC MR Racing :

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