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Essai – Ferrari California T

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C’est à l’occasion d’un weekend passé avec quelques garagistes que j’ai eu une nouvelle fois la chance d’essayer une Ferrari. Pas n’importe quelle Ferrari, car il s’agissait de la toute nouvelle California T ! J’étais à vrai dire assez impatient, et ce pour deux raisons :

1. L’une des toutes premières vidéos du Garage des Blogs était consacrée à deux sublimes Ferrari California 30, c’était donc un plaisir de rencontrer leur descendante directe – séance de rattrapage ci-dessous :

2. J’étais vraiment pressé de voir ce que le retour des turbos sur un V8 Ferrari allait donner. Parce que jusqu’ici l’addition de Ferrari et de turbo, dans ma tête de débile ça donnait ça (grande époque de l’émission éponyme inside) :

Alors cette California T apporte-t-elle des changements par rapport à son aïeule California 30 ? Et ce V8 suralimenté, ça donne quoi en vrai, c’est violent ? Pour répondre à ces questions, une fois n’est pas coutume : rendez-vous sur nos routes bourguignonnes préférées – Nicolas nous avait préparé un roadbook aux petits oignons pour l’occasion. C’est parti pour un peu plus de 300 km au volant de cette impressionnante italienne !

Extérieurement la ligne a évolué, et je trouve qu’elle a encore gagné en grâce et en courbes à la fois sportives et gracieuses. Vue de face la caisse est posée avec aplomb, rien de dépasse et tout semble avoir été dessiné avec énormément d’attention : une calandre gigantesque qui semble vouloir avaler tout ce qui passe, mais qui permet surtout au gros moulin qu’elle dissimule de respirer et de refroidir. On pivote de trois quarts et suit la ligne qui file des optiques jusqu’aux feux arrières, on découvre de sublimes aérations creusées dans les ailes et les portières et dans le pare-choc arrière.

Puis on fait le tour de l’auto pour passer à l’arrière sans que l’oeil n’ait jamais accroché sur la moindre imperfection. Un nouveau diffuseur plus sportif lui donnerait presque des airs de supercar, il intègre des sorties d’échappement désormais (enfin !) juxtaposées, ce qui est bien plus joli à mon goût que les précédentes –  superposées – qui alourdissaient fortement le dessin de la California 30. Les feux ronds caractéristiques sont désormais éclairés par des LED, ce qui renforce encore la ligne par une signature lumineuse du plu bel effet.

Pour finir sur l’esthétique de cette Calif’, le cheval cabré est quant à lui présent partout : sur la calandre, sur le capot moteur, sur chacune des deux ailes avant et sur le coffre. Cinq logos rien qu’à l’extérieur, histoire qu’il n’y ait aucun doute possible pour quiconque la croiserait et quel que soit notre point de vue. Jugez par vous-mêmes de la beauté de cette California T, personnellement je suis conquis.

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Maintenant qu’on a fait le tour de l’extérieur, je vous invite à prendre place à l’intérieur – en passager bien évidemment, faut pas déconner. Si vous avez bien connu la California 30, vous devriez être satisfaits des changements opérés dans cette California T : l’infotainment a été mis à jour avec un écran plus grand (plus large surtout) et il adopte le tant adulé/commenté/attendu/soit distant formidable système Carplay. Je vous propose de passer très vite sur ce point : je ne suis jamais arrivé à le faire marcher, que ce soit avec un iPhone 5, 5C ou 5S.Soit je vieillis soit c’est pas si génial en réalité. Est-ce vraiment important dans cette voiture ? Je n’en suis pas si sûr, car même s’il s’agit d’une GT taillée pour les kilomètres, elle sera plus encline à vous bercer au son de son V8 qu’à celui des hauts parleurs de sa sono, et le téléphone c’est surfait finalement.

Le volant est désormais le même que dans la 458 Italia, adieu donc les vilains commodo et bonjour les raccourcis à portée de doigts. C’est bien simple, vous pouvez ne jamais lâcher le volant une fois que vous avez démarré car vous retrouvez sur celui-ci TOUTES les commandes nécessaires à la conduite, de jour comme de nuit, par beau temps ou sous la pluie, sur route comme sur circuit. On y retrouve également le mythique Manettino qui permet de choisir parmi trois modes de conduite :

Comfort :

OSS Comfort

Sport :

Rally

ESC OFF :

ESC OFF

On retrouve également sur ce volant les 5 LED qui virent progressivement au rouge à mesure que vous apprrochez du rupteur. Initialement cela devait être une « aide » au pilotage pour vous permettre de passer les rapports aux bons régimes, sans avoir à regarder le compte-tours. Mais en réalité cette fonctionnalité a dérapé, et toute personne qui y a goûté un jour ne peut plus jamais rouler autrement qu’au rupteur. Avec un sourire débile affiché sur le visage et la manie de vouloir montrer ces foutues LED à TOUT LE MONDE. Ce groupe de personnes qui ont disjoncté comptent désormais un membre supplémentaire, pour vous servir !

Les palettes taille XXL en carbone sont toujours là, elles tombent parfaitement sous la main et permettent d’actionner l’une des meilleures boîtes de vitesses qu’il m’ait été donné d’essayer avec celle de la 458. Pour le reste on est bien dans une Ferrari : le cuir est absolument partout, les sièges sont sublimes et leur maintien frise la perfection même si mon mètre 91 aurait apprécié de pouvoir baisser encore la position de conduite. Le compteur est fidèle à Ferrari : ne cherchez pas la consommation moyenne, ce calcul n’existe tout simplement pas. En revanche on dispose d’un compte-tours gigantesque à fond jaune dont je suis aussi tombé amoureux au premier regard échangé, et d’un compteur de vitesse gradué jusqu’à 340 – tout va bien.

Ah et autre nouveauté dans cette California T : un cadran placé entre les buses d’aération, il indique quelques infos rigolotes pour le passager : pression des turbos, heure, date, température extérieure.

Pour conclure, à l’intérieur tout comme c’est le cas à l’extérieur, vous retrouverez des chevaux cabrés absolument partout : sur chacune des buses d’aération, sur le compte-tours, sur le volant, sur l’écran du GPS, sur les appuies-têtes et sur les tapis de sol. Au cas où vous auriez oublié que c’est une FERRARI.

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Je pense que je vous ai suffisamment saoulé avec toutes ces descriptions, il est temps de vous dire ce que donne la conduite de cette Ferrari California T. Je vais commencer par la fin au risque de vous spoile  : c’est magique, ça tient de la prouesse technologique, c’est jouissif et on voudrait que jamais ça ne s’arrête. Voilà pour la conclusion, place aux explications !

Côté moteur gros changement donc : retour des turbos et grosse prise de risque pour Ferrari qui prend le risque d’entacher une image extrêmement associée aux moteurs atmosphériques. Un comportement propre, une puissance qu’il faut aller chercher haut dans les tours, une sonorité qui tient de la marque de fabrique… pas le droit à l’erreur ! Et bien je ne sais pas comment ils ont réussi, mais les ingénieurs qui ont développé ce moteur sont parvenus à lui donner le comportement et (quasiment) la sonorité d’un atmosphérique !

Le couple est bridé et n’est entièrement disponible qu’au fur et à mesure qu’on monte les rapports : la donnée maximum est dispo uniquement en 7ème rapport, pied au fond. Le pic de puissance se situe à 7500 trs/min, soit juste avant la coupure exactement comme un atmo. Pour un moteur suralimenté. Vous la voyez un peu mieux la prouesse technique ? La montée en régime est parfaitement linéaire, et le temps de réponse des turbos est tout simplement INEXISTANT. Imaginez donc un V8 atmosphérique, et bien c’est exactement pareil. Quant à la sonorité elle est envoûtante, comme c’était déjà le cas chez la précédente California, seul le sifflement (et encore il est assez discret) des turbos viendra trahir ce qui se cache réellement sous le capot, mais sans jamais couvrir le chant du V8 placé très en arrière sous le capot.

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Siège et rétroviseurs réglés, contact, pression sur le bouton Start. Sourire débile immédiat, le V8 pousse un cri rauque et annonce la couleur. Pied sur le frein, pression sur la palette de droite, et gaz. La boîte est d’une douceur absolue en mode comfort, elle privilégie les bas régime et prend soin de vous et de votre passager. La montée en vitesse n’en reste pas moins hallucinante, mode Sport ou pas on a 560 chevaux sous le pied. Mon essai se déroulait en Bourgogne, des routes aussi vides que magnifiques mais souvent peu lisses. L’occasion de tester le mode « route bosselée » qui permet à la suspension d’absorber autant que possible les imperfections tout en assurant une motricité optimale. Un régal et un comportement parfaitement transparent : on est à l’attaque et vos vertèbres vous remercient là où elles vous auraient habituellement insulté.

Une fois les mesures de l’engin prises et la route libre, je passe en mode Sport : le volume à l’échappement monte de plusieurs décibels, la suspension, la carto moteur et tout un tas de choses semblent changer de costume. La magnifique GT qui se déplaçait déjà à vive allure de virage en virage semble vouloir passer à l’attaque ! Tout se fait plus rapidement en mode Sport, la boite claque d’un rapport à l’autre en un battement de cil et non sans vous asséner un petit coup dans la nuque, la direction est millimétrée, les freins surpuissants et le compteur de vitesse… beaucoup trop affolé. On enchaîne les kilomètres à rythme très soutenu sans que jamais la voiture ne montre le moindre signe d’essoufflement, à vrai dire on s’arrête avant parce qu’on en a eu assez ou parce que le réservoir est presque vide. Un pur régal comme Ferrari en a le secret, une auto qu’on ne veut plus jamais quitter après l’avoir roulée, aussi belle que performante, que belle que performante que belle que performante.

Pour conclure : oui on parle ici de down sizing. BOUUUUUH le mot qui fait peur à tous les passionnés de voitures de sport ! Pour vous répondre mesdames et messieurs, déjà on n’est pas si down que ça : tout juste sous la barre des 4 litres – ce qui reste tout à fait honorable ! Mais surtout avec cette California T Ferrari affirme encore son savoir-faire unique de motoriste : je vous ai déjà dit que ce moteur était une prouesse technique ? a vrai dire j’avais peur de me retrouver au volant d’un mauvais compromis entre couple et puissance, avec une sonorité artificielle et un comportement bâtard. En fait non, c’est TOUT l’inverse. Une auto revue en profondeur, un comportement quasi parfait équilibre entre joueur et sain, une boîte probablement parmi les meilleures du marché, une ligne à tomber par terre et un capital amour (quoi ça ne se dit pas ? On dit bien capital sympathie non ? Et puis je dis ce que je veux) infini. Merci à Ferrari West Europe, à MyGT et au Garage des Blogs pour cet essai et à très vite !

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