F1 : une course en Arabie Saoudite dès 2021 !
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F1 : une course en Arabie Saoudite dès 2021 !

Malgré les incertitudes qui pèsent encore sur le calendrier 2021, un grand prix supplémentaire fait son apparition en F1 : l’Arabie Saoudite. Une destination qui ne manquera pas de faire jaser.

En attendant Qiddiya

On sait que l’Arabie Saoudite est en train de financer une ville nouvelle, Qiddiya, appelée à devenir la nouvelle vitrine du royaume. Un état qui vise à se diversifier et à ne plus dépendre du « tout pétrole ». Un gigantesque complexe touristique doit sortir de terre, avec à la clé un circuit automobile flambant neuf. En attendant ce projet, qui doit être mené à bien pour 2023, le royaume de Mohammed Ben Salmane accueillera une course à Djeddah, la grande ville commerçante située sur les bords de la Mer Rouge. Le circuit urbain, dont le tracé reste encore à finaliser, devrait prendre place sur la zone côtière de la Corniche et offrir ainsi un cadre majestueux, d’autant plus que la course se déroulera de nuit, rejoignant ainsi les courses de Singapour, de Bahreïn et Abu Dhabi dans le club des épreuves nocturnes.

«Nous sommes ravis d’accueillir l’Arabie saoudite en Formule 1 pour la saison 2021 et saluons son annonce suite aux spéculations de ces derniers jours», a déclaré Chase Carey, président-directeur général de la Formule 1, qui cédera bientôt sa place à Stefano Domenicali. Un contrat qui se révèle sans doute très juteux pour la Formule 1, surtout dans le contexte Covid, et permet d’élargir son public cible.

«L’Arabie saoudite est un pays qui devient rapidement une plaque tournante du sport et du divertissement avec de nombreux événements majeurs qui s’y déroulent ces dernières années et nous sommes très heureux que la Formule 1 y participe à partir de la saison prochaine (…) La région est extrêmement importante pour nous et avec 70% de la population saoudienne âgée de moins de 30 ans, nous sommes ravis du potentiel d’atteindre de nouveaux fans et d’amener nos fans existants à travers le monde à des courses passionnantes depuis un lieu incroyable et historique »

Le Ministre des Sports Saoudien a ajouté: «L’Arabie saoudite accélère et la vitesse, l’énergie et l’excitation de la Formule 1 reflètent parfaitement le voyage de transformation que traverse le pays. Comme nous l’avons vu ces dernières années, nos employés veulent être au cœur même des plus grands moments du sport et du divertissement en direct. Et ils ne sont pas plus gros que la Formule 1 (…) Peu importe où elle se déroule dans le monde, la Formule 1 est un événement qui rassemble les gens pour célébrer une occasion qui va bien au-delà du sport. Nous sommes impatients de partager cette expérience unique et de partager Jeddah avec le monde. Pour de nombreux Saoudiens, ce sera un rêve devenu réalité.

L’argent n’a pas d’odeur

Bien. Nous savons que l’Arabie Saoudite développe tous azimuts un soft power où le sport et l’évènementiel prennent une place très importante, ce qui ne manque pas d’irriter les organisations de défense des droits de l’homme qui accusent le royaume de « s’acheter » une image d’ouverture bien différente de la réalité. Après la Formule E et le Dakar, le royaume entend aussi devenir un acteur important du sport automobile et concurrencer les autres destinations moyen-orientales. En F1, cela s’est déjà traduit par l’arrivée d’Aramco, la compagnie pétrolière nationale, en tant que sponsor-titre du championnat du monde. Si le pays n’a pas d’historique en compétition, n’oublions pas que la holding TAG fondée par l’affairiste Akkram Ojjeh et les grandes entreprises comme Fly Saudia, la banque Albilad et…Bin Ladin Group avaient sponsorisé Williams à la fin des années 70 et au début des années 80.

Certains ne manqueront pas de fustiger le contraste entre le discours officiel pétri de progressisme, qui a surfé opportunément sur l’actualité (WeRaceasOne, End Racism, l’arc en ciel et le militantisme affiché de Lewis Hamilton, appuyé par Mercedes) et la réalité des enjeux politiques et financiers qui donnent désormais une belle place dans le calendrier à des états décriés, à l’image de l’Azerbaïdjan ou du Bahreïn. Plus facile de taper apparemment sur les démocraties imparfaites…Ce n’est pas la première fois que la F1 est accusée de « fermer les yeux » sur certains régimes (mais que dire des autres sports ?), comme quand elle se produisait dans les années 70-80 en Afrique du Sud du temps de l’Apartheid.

Enfin, d’un point de vue purement sportif, les fans ont pu apprécier cette année – finalement grâce au Covid – l’arrivée (Portimao, Mugello) ou le retour (Imola, Nürburgring) de pistes européennes de qualité, qui furent le théâtre de courses animées et de belles batailles. Pas sûr que ce soit le cas sur les pistes parking bling bling ultra modernes jugées trop aseptisées et permissives pour le pilotage. Le retour aux sources ne fut qu’une parenthèse, mais ne désespérons pas de voir la F1 s’attacher à ses racines malgré tout.

Source : F1

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