Peugeot E-3008/Renault Scénic E-Tech : premier match
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Peugeot E-3008/Renault Scénic E-Tech : premier match


 

Les raisons de choisir le Renault Scénic…

L’an 2000, c’était il y a presque un quart de siècle. A l’époque, nous calculons encore les Euros en Francs, tandis que la durée légale du travail passe à 35 heures hebdomadaires. Et le Scénic, qui a abandonné son préfixe “Mégane” l’année précédente, figure au troisième rang des ventes de voitures en France. L’engin marque le point de départ de la mode des monospaces compacts qui inonderont le marché… jusqu’à l’arrivée des SUV.

Un Scénic qui n’en est plus tout à fait un…

Renault Scénic E-Tech – places arrièreCredit Photo – Fabrice Bolusset

En 2024, changement de cap. La cinquième génération de Scénic, fabriquée à Douai comme le modèle originel, devient un crossover et n’engloutit plus la moindre goutte de carburant fossile. La voilà électrique, sans banquette coulissante, sans tablettes aviation ni sièges arrière individuels ou coulissants. Pour autant, ce modèle fabriqué ne renie pas totalement ses origines familiales. Par rapport à son concurrent sochalien, le Scénic compte cinq centimètres de plus à l’empattement et offre bien plus d’espace à l’arrière, notamment pour les jambes et en garde au toit, avec le toit vitré opacifiant (en option). On y trouve même des pochettes au dos des sièges avant, pour tenir un smartphone et/ou des petits jouets, deux ports USB-C ainsi qu’un dossier central servant d’accoudoir, prévu pour maintenir debout deux tablettes tactiles.

Scénic : c’est propre et bien rangé

Renault Scénic 5 – interface multimédiaCredit Photo – Fabrice Bolusset

L’habitacle, qui s’habille en grande partie de matériaux issus du recyclage, se révèle plaisant aussi à l’avant, où de vastes et nombreux rangements facilitant le quotidien cohabitent avec un aménagement connu – sur la Mégane électrique, l’Austral, l’Espace – et un système multimédia bien pensé, intuitif et conservant de pratiques touches pour régler la climatisation sans avoir à trifouiller l’écran tactile. Le dispositif se montre plus rapide et plus réactif que l’interface de Stellantis, et moins éloigné du conducteur. On apprécie également la sélection des assistances à la conduite, que l’on paramètre et mémorise facilement afin de, à chaque démarrage, n’avoir qu’un bouton à presser, à gauche du volant, pour ne pas pâtir des alertes sonores et corrections de trajectoires que certains conducteurs jugent envahissantes.

Une Renault plus dynamique qu’une Peugeot ?

Renault Scénic E-Tech – au volantCredit Photo – Fabrice Bolusset

Volant en mains, cette Renault surprend : elle accélère mieux que la Peugeot et, surtout, donne l’impression d’aborder les virages avec plus de légèreté. Ou avec moins de surpoids, c’est selon. L’inscription paraît plus naturelle, au profit de l’agrément, et le châssis semble plus dynamique. Le Scénic profite par ailleurs de palettes au volant, comme son rival, mais il est le seul à s’autoriser la roue libre, en n’effectuant pas le moindre ralentissement au lever de pied, tandis que son concurrent engage systématiquement un petit ralentissement. Reste la notion de confort, toujours assez subjective, mais bien soignée sur ce modèle. Mais sur ce point, le concurrent fait bonne impression aussi.

Une simple histoire d’argent ?

Renault Scénic 5 – finition techno, option iconicCredit Photo – Fabrice Bolusset

Côté porte-monnaie, les rivaux s’affichent au même niveau : 46 990 €. Cela n’est pas dû au hasard, le bonus de 4 000 € alloué aux particuliers n’étant accessible qu’aux véhicules électriques de moins de 47 000 € ! Et si la dotation de confort se montre un peu plus généreux chez Peugeot (sièges avant et volant chauffants), le Scénic se démarque avec des équipements optionnels originaux, à l’image du toit vitré dont l’opacité varie d’une pression sur un bouton.

Les raisons de préférer le Peugeot E-3008

Peugeot E-3008, finition GTCredit Photo – Fabrice Bolusset

2009 : Johnny Hallyday remplit encore des Zénith et le Nissan Qashqai, initiateur du segment naissant des crossovers, voit apparaître dans son rétroviseur un premier vrai concurrent, baptisé Peugeot 3008. Succédant à ce modèle qu’un essayeur d’Auto-Moto qualifiera de charentaise (car confortable mais pas particulièrement élégant selon lui), la deuxième mouture rencontre un immense succès avant d’être remplacée, en 2024, par le 3008 que vous avez sous les yeux.

Autonomie, match nul. Ou presque

Peugeot 3008 « 3 »Credit Photo – Fabrice Bolusset

L’engin se décline en hybride et en électrique, ce dernier affichant une autonomie de 510 kilomètres selon le cycle d’homologation. C’est moins que le Scénic ? Oui. Mais dans les faits, le Peugeot, pourtant plus lourd et plus haut que son nouveau rival, consomme moins. Cela lui permet de parcourir environ 290 kilomètres entre deux recharges sur autoroute, et 450 sur des parcours variés mêlant réseau secondaire, ville et voies rapides. Sur les mêmes trajets, souvent sous la pluie lors de nos essais, le Renault affichait des autonomies de 320 et 480 kilomètres ; un écart presque négligeable pour une utilisation maîtrisée.

Panifier… et recharger. Avantage Peugeot ?

Peugeot E-3008 – places arrièreCredit Photo – Fabrice Bolusset

Le 3008 est le seul des deux à disposer (en finition GT) d’un planificateur d’itinéraire avec lequel il est possible de sélectionner, depuis le splendide écran incurvé de 21 pouces, le niveau de batterie exigé en fin de parcours. Il prévoit ainsi son trajet en précisant les arrêts à prévoir, comme le Scénic, mais ne vous laisse pas vous débrouiller à l’arrivée. Cependant, si le conducteur rate, volontairement ou pas, l’une des bornes de recharge, le système ne recalcule pas l’itinéraire ; il faut soi-même couper la navigation et la relancer, une manœuvre toutefois simple et rapide, même en roulant.

Le sochalien fait l’impasse sur la pompe à chaleur (800 € en option) dont profite en série le Scénic, mais cela ne change à peu près rien… à moins d’habiter dans une région froide. Et s’il n’embarque pas non plus de système préconditionnement de batterie – qui sert à préchauffer l’accumulateur avant une recharge rapide, pour gagner du temps – cela semble partiellement compensé par sa puissance de charge maxi légèrement plus élevée (160 kW) et sa capacité de batterie moindre (73 kWh). Par ailleurs, le chargeur embarqué AC (pour courant alternatif) du Peugeot accepte du 11 kW, quand son rival se contente de 7 kW, sauf à sélectionner l’option 22 kW, facturée 2 000 € par Renault.

La salle de spectacle

Peugeot E-3008 2024 – au volantCredit Photo – Fabrice Bolusset

Avec son petit volant et sa présentation intérieure spectaculaire, l’E-3008 reste une vraie Peugeot. Et son comportement routier ne laisse aucun doute à ce sujet. S’il demeure lourd à chaque instant, il ne paraît pas aussi facile à bousculer qu’un Scénic dont l’essieu avant lâche prise assez rapidement dans les virages à vitesse excessive. Et dans son habitacle taillé comme un cockpit ultra-moderne, avec une qualité de fabrication au-dessus de la moyenne, et où les rangements demeurent omniprésents, le silence est d’or : l’insonorisation se montre encore plus soignée que chez Renault.

Les aspects pratique ne sont pas en reste, avec un volume de coffre supérieur à celui du Scénic 5 et un plancher dont la hauteur s’ajuste afin, par exemple, de ménager une surface quasiment plane lorsque les dossiers 40/20/40 sont repliés. Ça, le Renault en est incapable.

Match 3008 / Scénic : notre verdict

Renault Scénic E-Tech 2024Credit Photo – Fabrice Bolusset

Peut-être plus valorisant, avec une présentation spectaculaire, le E-3008 séduit par son comportement et surprend avec ses consommations contenues. Mais grâce à son autonomie réelle légèrement supérieure, son habitabilité bien plus généreuse, son ergonomie quasi-parfaite, ses performances et l’impression de légèreté qu’il dégage, le Scénic nous paraît finalement plus homogène, plus recommandable.

Renault Scénic E-Tech :

ON AIME

Habitabilité généreuseErgonomie idéale à l’avantAutonomieAgrément de conduite et confort

ON AIME MOINS

Modularité quelconqueChargeur de série 6 kWRapport prix/équipementConsommation plus élevée

Peugeot E-3008 :

ON AIME

Présentation et finitionConsommation contenueEfficacité châssisEquipement royal

ON AIME MOINS

Poids très élevéErgonomie gênanteHabitabilité arrière

Retrouvez ici nos essais publiés sur le Renault Scenic E-Tech et le Peugeot E-3008 :

E-3008 GT, essai 2024 

Scénic E-Tech, essai 2024

Renault Scénic E-Tech vs Peugeot E-3008 : fiches techniques

Renault Scénic E-Tech vs Peugeot E-3008Credit Photo – Fabrice Bolusset

Scénic techno (option iconic)Prix : 46 990 € (+ 5 500 €)Gamme électrique : 125 à 160 kW, de 39 990 € à 46 990 €Gamme hybride : –Puissance fiscale : 4 CVGarantie : 2 ans/kilométrage illimitéGarantie batterie : 8 ans/160 000 kmConso mixte durant l’essai (kWh/100 km) : 17,8Conso mixte WLTP (kWh/100 km) : 16,8Autonomie constructeur/constatée (km) : 625 (603 en iconic)/480CO2 (g/km)/bonus : 0/4 000 €Pays de fabrication : France

 Vivre

Largeur aux coudes AV/AR (cm) : 143/143Espace jambes AR (cm) : 79Garde au toit AV/AR (cm) : 105/94 (toit vitré)Coffre à 5/à 2 (l) : 440/1 670

Conduire

Moteur : synchrone à rotor bobinéTransmission : traction, réducteurPuissance (kW/ch) : 160/220Couple (Nm) : 300Batterie : Lithium-Ion, 87 kWh de capacité, NMCTemps de charge : (15 à 80 %)Prise domestique (2,3 kW) : 30hBorne 7,4 kW : 8h30Borne 22 kW : 3h (option)Rapide DC 150 kW : 40 minPoids à vide (kg) : 1 842Long.xlarg.xhaut. (m) : 4,47×1,86×1,57Empattement (m) : 2,79Diamètre de braquage (m) : 10,9Vitesse maxi (km/h) : 1700 à 100 km/h (s) : 7,91 000 m. D.A. (s) : 30Pneus de série : 205/55 R 19Pneus de l’essai : 235/45 R 20 – Michelin e-Primacy

vs

E-3008 GTPrix : 46 990 €Gamme électrique : 125 à 160 kW, de 39 990 € à 46 990 €Gamme hybride : 136 ch, de 38 490 € à 42 990 €Puissance fiscale : 7 CVGarantie : 8 ans/160 000 km *Garantie batterie : 8 ans/160 000 kmConso mixte durant l’essai (kWh/100 km) : 16Conso mixte WLTP (kWh/100 km) : 16,9Autonomie constructeur/constatée (km) : 510/450CO2 (g/km)/bonus : 0/4 000 €Pays de fabrication : France

* sous conditions d’entretien

 Vivre

Largeur aux coudes AV/AR (cm) : 149/146Espace jambes AR (cm) : 73Garde au toit AV/AR (cm) : 98/92 (toit ouvrant)Coffre à 5/à 2 (l) : 520/1 480

Conduire

Moteur : synchrone à aimant permanentTransmission : traction, réducteur, 1 rapportPuissance (kW/ch) : 157/210Couple (Nm) : 345Batterie : Lithium-Ion, 73 kWh de capacité, NMCTemps de charge :Prise domestique (2,3 kW) : 23h15Borne 7,4 kW : 7 hBorne 11 kW : 4h50Rapide DC 160 kW : 30 min (20 à 80 %)Poids à vide (kg) : 2 108Poids en ordre de marche (kg) : 2 183Long.xlarg.xhaut. (m) : 4,54×1,90×1,64Empattement (m) : 2,74Diamètre de braquage (m) : 10,6Vitesse maxi (km/h) : 1700 à 100 km/h (s) : 8,81 000 m. D.A. (s) : 29,8Pneus de série : 235/50 R 20Pneus de l’essai : Michelin e-Primacy

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Pour résumer

Malgré son autonomie annoncée nettement supérieure, le Renault Scénic ne roule pas beaucoup plus loin que le Peugeot E-3008 entre deux recharges. Mais, plus consensuel, nettement plus habitable, bien plus ergonomique et paraissant moins lourd, Le renault s’impose selon nous sur un 3008 qui, de son côté, brille toujours par sa présentation sculpturale et son châssis efficace.

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