Audi Quattro
Voitures mythiques

Audi Quattro

Cette année de 100ème anniversaire de la marque est l’occasion de revenir sur quelques modèles emblématiques, tels que le coupé Audi Quattro. Le championnat du monde des rallyes est une discipline très en vogue à la fin des années 70, notamment dans les catégories Groupe 4 et Groupe 5, bientôt remplacées par le fameux Groupe B dans lequel s’affronteront des monstres de puissance. C’est alors qu’Audi imagine une voiture de sport à quatre roues motrices, en totale rupture technologique avec les habitudes d’alors. Le temps donnera raison à ce choix capable de s’imposer sur tous les terrains. La légendaire Audi « Quattro » était née…

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En 1980, dans le cadre du salon de Genève, Audi présentait l’Audi quattro. Un modèle visionnaire, premier du genre à être équipé de la transmission à quatre roues motrices permanente quattro. Audi prévoyait d’en vendre 400 exemplaires. Ce sont finalement 12 000 unités qui seront écoulées dans le monde. Un succès sans précédent, rendu possible grâce à une avancée technologique aussi sophistiquée que fascinante.

La naissance de la transmission quattro est due au génie de Jörg Bensinger. En 1975, cet ingénieur en charge du développement des châssis a l’idée d’une boîte de vitesses équipée de deux arbres de sortie, l’un vers l’essieu avant, l’autre vers l’essieu arrière. L’apparition d’un différentiel central entre les deux ponts signait la naissance de la transmission quattro. D’emblée, l’Audi quattro première du nom, appelée aujourd’hui Ur-quattro par les puristes (« l’originelle » en allemand), était un modèle à la sportivité affirmée. Sa transmission intégrale, associée à un moteur cinq cylindres turbocompressé de 200 ch, offrait un dynamisme et un plaisir de conduite inédits pour cette époque.

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Au lancement, Audi a placé sous le capot de son coupé sportif, le récent 5 cylindres en ligne de 2144 cm3 inauguré sur la 200. Muni d’un turbocompresseur et d’un échangeur la puissance du moteur type WR atteint à 200 chevaux à 5500 tr/mn et son couple maxi 29,1 Mkg en fait l’un des moteurs les plus efficaces du moment. La transmission intégrale n’est pas réellement nouvelle. En fait Audi a réutilisé celle de l’Iltis, un 4×4 Volkswagen inspirateur du projet quattro et ayant participé avec succès au Paris Dakar. A cette transmission intégrale permanente, Audi a ajouté un différentiel central. Ce n’est qu’en 1988 que le moteur WR est modifié, remplacé par le type MB, dont la cylindrée est portée à 2226 cm3 par augmentation de l’alésage, de 79,5 à 81 mm. La puissance reste malheureusement inchangée, mais l’agrément d’utilisation et surtout la fiabilité beaucoup critiquée en Rallye, sont largement accrus par l’utilisation d’un nouveau turbocompresseur, plus petit et muni d’un circuit de refroidissement. Les soupapes reçoivent pour l’occasion des poussoirs hydrauliques. Ce moteur, plus coupleux et souple à l’usage, est aussi un peu meilleur en accélérations (0 à 100 km/h en 6,7 s contre 7,1 s). L’ultime évolution du coupé quattro turbo entre en scène en 1990. La fameuse culasse à 20 soupapes expérimentée sur la sport quattro est greffée sur le 5 cylindres (type RR). La puissance réelle atteint désormais 220 chevaux, le couple devient camionesque, et les performances font un bond spectaculaire avec un 0 à 100 en 5,9 secondes seulement ! Ce moteur reçoit aussi pour l’occasion une injection électronique Bosch Motronic, des soupapes refroidies au sodium et un catalyseur à trois voies imposé par les nouvelles normes anti-pollution.

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Audi quattro Sport

L’Audi quattro Sport est une évolution de l’Audi Quattro, voiture sur laquelle Walter Röhrl, Stig Blomqvist et Michèle Mouton auront de bons résultats en rallyes. Par rapport au coupé quattro, cette version est raccourcie d’une trentaine de centimètres.

Le quattro a dominé le championnat du monde 82, mais elle avait quelques problèmes. Les pilotes n’amaient pas son maniement, et la fiabilité mécanique était un problème. Quand Lancia remporte le championnat des constructeurs de 1983, Audi se trouve blessé dans son orgueil : la transmission intégrale seule, n’est pas la plus performante. Soucieux de persévérer avec succès dans une discipline qui lui apporte les retombées médiatiques et commerciales souhaitées, Audi construit donc une nouvelle auto : le Sport quattro. Après concertation avec les pilotes, le cahier des charges est défini par la direction Audi. Mais en dépit des critiques de certains pilotes qui reprochent à l’auto son caractère trop sous-vireur, à Ingolstadt on s’attache à conserver pour les voitures de compétition, une architecture proche de celle des modèles de série, cela afin que les clients assimilent au maximum la voiture de série à la voiture de rallye. Donc, tandis que les autres constructeurs (Peugeot et Lancia en tête) adoptent en masse et avec succès le moteur central arrière, Audi persiste avec son coupé à moteur en porte-à-faux avant mais entend bien s’adapter au mieux au règlement du Groupe B. Parmi ses contraintes, le coefficient « turbo » fixé à 1,4 conduit Audi à ramener la cylindrée du moteur à 2133 cm3 pour rester dans la catégorie des 3 litres et bénéficier d’un poids minimum de 960 kg, comme la 205, contre 1100 kg précédemment. Doté d’un nouveau bloc en alliage d’aluminium, le 5 cylindres Audi se coiffe de plus d’une inédite culasse « crossflow » à 2 arbres à cames et 4 soupapes par cylindre. Avec son gros turbo KKK soufflant à 1,05 Bar, le coupé Audi Sport quattro délivre une puissance de 306 chevaux et un couple de plus de 35 mkg dans sa version route ! Parallèlement, le Sport quattro adopte une boîte de vitesses à six rapports. Afin d’augmenter l’agilité de la voiture et de réduire son poids, la carrosserie, en grande partie réalisée en kevlar, repose sur un châssis dont l’empattement a été réduit de 32 cm. Le Sport quattro de série est évidemment loin du poids règlementaire avec ses 1300 kg, mais les performances de cette véritable voiture de compétition restent admirables grâce à un rapport poids/puissance avantageux de 4,4 Kg/ch. Cette véritable pièce de collection ne sera produite qu’à 214 exemplaires en 1985, soit un peu plus que le minimum de 200 exemplaires requis pour l’homologation Groupe B. Toutes ne quitteront pas l’usine, certaines étant utilisées pour divers tests et réservées à Audi Sport. Disponible en 5 coloris uniquement, le Sport quattro fut majoritairement venduen rouge Tornado. On trouve aussi quelques modèles en blanc Alpin, 21 en bleu Copenhague, 15 en vert Greenwood, soit au total 212 pièces. Alors ceux qui suivent nous diront : il en manque deux ? C’est exact. Deux exemplaires en livrée noire métallisée (Darkschwartz) seront offerts, l’un à Ferdinand Piech, l’autre à Walter Rhörl.

Elle est équipée du 5 cylindres en aluminium 2,1l 20V turbo de 306 ch, la structure est allégée de 300 kg grâce au châssis raccourci mais aussi à l’emploi de kevlar pour certains éléments de la carrosserie. Dotée d’une finition exceptionnelle pour une voiture d’homologation du Groupe B, elle a aussi des performances impressionnantes pour l’époque : 0-100 km/h en 4,9 s, 259 km/h en pointe et 1000 m départ arrêté en 24 s. Fabriquée à la main et essayée avant d’être livrée à son propriétaire, elle sort en série limitée (214 produites en comptant les versions de rallye) au catalogue de 1983 à 1986 pour la somme de 750 000 FF.

À la fin du groupe B, en 1987, Audi Sport l’engage à la course de Pikes Peak (pour la troisième année consécutive) avec comme pilote Walter Rohrl. Audi pousse le moteur jusqu’à 598 ch et remporte la victoire.

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Quattro S1 Pikes Peak 1987

Ce modèle est un quattro S1 modifié spécialement pour la course de Pikes Peak. Ce véhicule est le même S1 (avec quelques évolutions mécaniques et aérodynamiques) que celui utilisé par Bobby Unser Sr, un an auparavant. Il n’a été utilisé que pour ces deux courses de Pikes Peak. L’identification officielle de ce S1 est : IN-YC 64. Il a été enregistré le 23 avril 1986. Son numéro de châssis est le 85 ZGA 905 020.

Extérieurement, ce véhicule se différencie du S1 par ses ailerons avant et arrière imposants (les derniers modèles de S1 possédaient un aileron arrière équivalent). Ces ailerons permettent d’obtenir un maximum d’appui au sol, surtout à l’avant, car le moteur développe 598 ch et la voiture a tendance se cabrer. Cette course se déroule sur un chemin et non sur asphalte, qui de plus est incliné. Les conditions d’appui sont ainsi particulières à cette course, où beaucoup de véhicules sont dotés d’ailerons imposants.

Intérieurement, la voiture a été allégée au maximum (les portes sont en fibre de verre). Le moteur développe 598 ch pour un couple de 670 Nm à 5500 tr/min, contre 476 ch pour un S1 de base. Cette puissance est utilisée pour fournir une puissance et une reprise importantes.

ACHETER UN COUPE AUDI QUATTRO

1985 marque également l’entrée en scène du GT quattro qui sera à l’origine de nombreuses confusions avec sa grande soeur ur-quattro. Le GT quattro est exclusivement équipé du 5 cylindres 136 chevaux. Assez curieusement puisqu’il s’agissait de la version intermédiaire idéale entre le GT et la « grosse » quattro, le GT quattro ne sera produit qu’à moins de 8000 exemplaires. C’est aujourd’hui une version très convoitée des amateurs de coupés Audi. En 1988, les coupés GT et GT quattro s’effacent de la scène pour laisser le nouveau coupé type 89 seul sous les feux de la rampe. Trop embourgeoisé, ce nouveau coupé est souvent jugé comme beaucoup moins charmeur que son prédécesseur. Il est à noter que sur certains marchés (Allemagne, Suisse notamment), les coupés GT et GT quattro finiront leur carrière sous une ultime version catalysée équipée du 2,3 litres de 133 chevaux. 173 747 exemplaires ont été produits de 1980 à 1988, dont 7786 GT quattro. La production de la 20v n’a pas dépassé les 700 unités. Autant dire qu’il s’agit d’une Audi collector. Concernant le coupé Sport Quattro, les choses se gâtent car on entre ici dans le domaine du Collector… Au bout du compte, ce sont 175 Sport quattro qui seront effectivement cédées à des clients particuliers et… fortunés. En effet, côté prix, le coupé Quattro Sport bat évidemment des records. Rien d’étonnant à cela vu le patrimoine sportif et historique du modèle et sa grande rareté. Une telle débauche de technologie mise en oeuvre pour une série limitée a forcément un prix conséquent. Commercialisée à 750.000 francs… elle se négocie aujourd’hui en occasion autour de 50000 euros. Mais à ce prix, quelle voiture vous avez là !

L’Audi Quattro est avant tout une voiture qui a marqué l’esprit de nombreux passionnés d’automobile en révolutionnant le paysage automobile mondial. En effet, si l’on exclut l’anecdotique Jensen FF, la « Quattro » est la première voiture de sport équipée d’une transmission intégrale. A ce titre, et compte tenu de la relative rareté de certaines versions, elle constitue certainement un collector amené à devenir très prisé dans les années futures.

L’hommage des 30 ans du quattro

Audi rend hommage à sa plus grande réussite, l’Audi Quattro des années 80. Et de quelle manière, me diriez-vous ! Pour célébrer le trentième anniversaire de cette vedette des rallyes, le constructeur Allemand nous offre ce revival.

Un style 80’s …

Le design est un subtil mélange de lignes du passé directement inspirée de la Sport Quattro et contemporains surtout celle de la RS5. La malle arrière diminuée, les 4 anneaux flanqués sur chaque coté, le bandeau noir, la grande prise d’air à la base du capot et le profil râblé évoquent la Quattro Sport. Mais le style n’en reste pas moins moderne et personnel.

Un cockpit…

L’habitacle comporte aussi son lot de clins d’oeil, comme ce système de navigation capable d’annoncer le diamètre des virages et le bon rapport, les sièges à harnais, le mode d’affichage du combiné est paramétrable soit pour un usage quotidien, soit en mode compétition. Mais la encore la Quattro ne fait pas l’impasse sur la modernité avec un système qui utilise le téléphone mobile pour se connecter aux web radios ou pour écouter la musique dans la mémoire du smartphone.

Sous le capot…

Cette nouvelle Audi Quattro mesure 4,28 m de long, 1,86 m de large et 1,33 m de haut pour un empattement de 2,60 m. Sous le capot de ce concept, la marque d’Ingolstadt a installé le cinq-cylindres turbocompressé de la TT RS. Le FSI développe 408 ch. La carrosserie du concept est composée d’aluminium pour l’alléger. Avec son poids de 1300 kg, ce coupé compact accélère de 0 à 100 km/h en 3,9 secondes. La tenue de route à grande vitesse est notamment assurée par un aileron en carbone réglable qui se déploie automatiquement.

Audi prévoie même de commercialiser cette étude. A défaut d’accomplir une carrière en rallye, cette réincarnation de l’Audi Quattro s’annonce donc digne de son illustre aînée.

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